Soft skills : les 4 pièges à éviter quand on se forme

Soft skills : les 4 pièges à éviter quand on se forme

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Quand on veut développer nos compétences professionnelles, plus particulièrement nos “compétences douces” ou “soft skills” on peut faire l’erreur de vouloir se former “comme d’habitude”. 

Or, les modes de formation classiques sont souvent trop scolaires, ou universitaires… Quand on assiste à ce type de formation en entreprise, on a un peu l’impression de retourner sur les bancs de l’école. Hormis un moment de nostalgie, qui n’est pas désagréable, ce temps passé en formation ne suffit pas à faire évoluer (vraiment) nos habitudes et compétences comportementales. 

Tour d’horizon des écueil à éviter, et de ce qu’on peut faire à la place.

 

Piège n°1 : Se former là où on est le moins bon 

Quand la psychologie positive est apparue à la fin des années 90, son fondateur, le psychologue américain Martin Seligman, constate que la psychologie s’attarde surtout sur les difficultés rencontrées par les personnes, en vue de les surmonter. À la place, l’approche positive se demande comment elle peut l’aider à s’épanouir.

Du point de vue de la formation, cette approche nous invite à ne plus vouloir systématiquement se corriger sur nos faiblesses, mais plutôt à s’investir sur nos forces et nos potentiels. 

Par exemple, quelqu’un qui rencontre des difficultés pour communiquer à l’oral face à un groupe, aura tendance à vouloir se former à la prise de parole en public. Or, une meilleure stratégie serait de se développer sur des compétences complémentaires qui sont déjà ses points forts : miser sur la qualité et l’esthétique de ses supports de présentation, utiliser sa créativité pour varier les formats de prise de parole etc…

Vouloir apprendre contre-nature n’est pas efficient. Cela génère trop d’efforts, trop de coûts en terme d’énergie, de motivation, d’épanouissement, par rapport aux gains que cela pourrait apporter.

L’enjeu ici est de comprendre là où ce manque de compétence est un problème, pour trouver comment faire autrement, comment contourner ce blocage, avec astuce.

 

Piège n°2 : Se “formater” systématiquement en groupe

Le format collectif peut présenter certains avantages, comme la dynamique de groupe qui va favoriser l’apprentissage, ou la praticité car plusieurs personnes sont formées en même temps.

Cependant, cela implique moins de personnalisation, donc des formations trop génériques, qui ne vont pas à tout le monde, et qui font perdre du temps au salarié. 

En effet, quand il est en groupe, le formateur doit proposer un programme pédagogique commun. Il est forcé de standardiser les concepts qu’il transmet. 

Pourtant, il y a autant de façons d’apprendre et autant de manières de faire que de stagiaires. Chacun fait face à des situations et à des contextes d’apprentissage différents. Chacun vient avec sa propre motivation, son propre historique et bagage qui ne sont pas ceux de l’autre. 

Les approches individuelles permettent de porter une attention particulière à la singularité de chacun, et c’est ce qui rend la formation la plus impactante possible. 

Le formateur peut prendre le temps de comprendre l’apprenant : sur quoi, pourquoi, et comment le former, lui et pas un autre.

 

Piège n°3 : Faire semblant

Les méthodes de pédagogie active se sont fortement développées ces derniers temps. Tant mieux, car on dit qu’on retient moins de 20% de ce qu’on lit, contre 90% de ce qu’on fait. Les mises en situation, les jeux de rôle, et tout ce qui fait “bouger” le stagiaire sont maintenant très utilisées, mais elles restent aussi théoriques, même si cela a pour avantage de maintenir l’attention des participants, qui vivent une formation interactive.

Le problème, quand on met en scène des exercices, c’est que nous ne sommes pas davantage préparés à réagir quand on se trouve confronté à la situation réelle. La réalité ressemble rarement à celle de la salle de classe où l’on s’exerce.

Le meilleur terrain de jeu pour s’entraîner ? La vraie vie. Notre quotidien nous offre de nombreuses opportunités d’apprentissage. C’est dans la complexité des situations réelles que l’on peut apprendre ces choses qui comptent. 

C’est une approche qui fonctionne encore mieux si on s’autorise à se tromper, et à prendre du recul sur ses erreurs. 

Piège n°4 : Concentrer la formation sur une période consécutive

On dit qu’il faut entendre 3 fois la même chose pour l’assimiler. On dit aussi qu’il faut 21 jours pour développer un nouvelle habitude.

Une formation professionnelle classique se concentre sur quelques heures ou jours consécutifs, et puis s’arrête. De ce fait, la période de la formation est isolée du quotidien du salarié, elle devient un moment ponctuel, détaché de la vie professionnelle. 

Or, apprendre est un processus plus long, qui s’inscrit dans la durée, et qu’il est important d’infuser dans son quotidien : méditer sur un concept, voir comment cela se manifeste dans sa propre vie réelle, avoir l’occasion de faire différemment, et attendre de voir ce que ça change…

Privilégier des sessions de formation courtes, mais récurrentes, permet d’entrer dans ce processus d’itération et d’essai-erreur.

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Ainsi,  savoir apprendre est en soi une compétence, et la meilleure école pour se préparer à cette compétence semble être la vie réelle. “Apprendre à apprendre”, c’est comprendre ses mécanismes face au changement : développer de nouvelles compétences implique forcément de faire autrement, donc de changer.

Apprendre de cette façon nécessite tout de même un cadre, une méthode, et un formateur qui dépasse sa posture de sachant, pour se mettre au niveau de l’apprenant. C’est ainsi qu’on parvient à faire d’une simple formation, une expérience qui transforme profondément.