Quand on encadre une Ă©quipe, notre objectif est de booster la performance collective et d’atteindre nos objectifs organisationnels. N’oublions pas que nous travaillons avec des humains… Et qui dit « humain » dit « mental »… Les neurosciences, une discipline scientifique qui Ă©tudie le fonctionnement du cerveau, peuvent apporter des outils prĂ©cieux pour amĂ©liorer la gestion d’une Ă©quipe. Dans cet article, nous allons explorer comment utiliser les dĂ©couvertes en neurosciences pour devenir un(e) meilleur(e) manager(euse).
1. Comprendre le cerveau de nos collaborateurs
L’une des clĂ©s pour manager efficacement son Ă©quipe rĂ©side dans la comprĂ©hension des besoins et des motivations de chaque membre. Les neurosciences nous enseignent que chaque individu est unique, et cela se reflĂšte dans la maniĂšre dont son cerveau est cĂąblĂ©. En comprenant comment fonctionnent les cerveaux de vos collaborateurs, vous pouvez mieux adapter votre gestion Ă leurs besoins spĂ©cifiques.
Un exemple de conseil tiré du livre « Neuroleadership: Managing with the Brain in Mind » de David Rock est le principe de la réduction des menaces et de la promotion des récompenses.
Selon les neurosciences, le cerveau humain est fortement influencĂ© par le systĂšme de rĂ©compense et de menace. Lorsque les individus se sentent menacĂ©s ou stressĂ©s, leur cerveau entre en mode de « combat ou de fuite », ce qui peut nuire Ă leur crĂ©ativitĂ©, Ă leur prise de dĂ©cision et Ă leur motivation au travail. En revanche, lorsque les individus se sentent rĂ©compensĂ©s et valorisĂ©s, leur cerveau est plus enclin Ă la coopĂ©ration, Ă l’apprentissage et Ă la performance.
En pratique, il est bon de crĂ©er un environnement de travail qui minimise les menaces et maximise les rĂ©compenses. Cela peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© en offrant des retours positifs et constructifs, en reconnaissant les rĂ©alisations des collaborateurs, en favorisant un climat de confiance et en rĂ©duisant le stress inutile.
2. Favoriser un environnement de travail positif
Le cerveau humain est fortement influencĂ© par l’environnement dans lequel il Ă©volue. Les neurosciences nous apprennent que des Ă©motions positives favorisent la crĂ©ativitĂ©, la productivitĂ© et la satisfaction au travail. En tant que manager, crĂ©er un environnement de travail positif peut stimuler la performance de votre Ă©quipe.
L’important est de procurer des Ă©motions sincĂšres, sans forcĂ©ment passer par la case team building. Par exemple, faire vivre Ă son Ă©quipe un atelier d’intelligence collective permet de faire vivre des sentiments de solidaritĂ©, d’entraide et de partage. Le co-dĂ©veloppement est l’un des ateliers les plus simples Ă mettre en oeuvre : il permet de booster le sentiment d’appartenance et l’engagement.
Selon une étude de Gallup, les équipes dont les membres se sentent engagés sont 21 % plus productives.
3. Utiliser la communication efficace
La communication est un aspect crucial du management. Les neurosciences nous montrent que notre cerveau est plus enclin Ă coopĂ©rer lorsque les informations sont communiquĂ©es de maniĂšre claire et empathique. Ăcoutez activement vos collaborateurs, utilisez un langage simple et Ă©vitez la surcharge d’informations pour favoriser une communication efficace.
DĂ©velopper son Ă©coute active et sa capacitĂ© d’empathie requiert, comme toute compĂ©tence, de l’entraĂźnement. Vous pouvez commencer par tester ces astuces concrĂštes pour rendre votre communication plus efficace.
4. Encourager la prise de décision éclairée
Selon une Ă©tude de McKinsey, les organisations qui prennent des dĂ©cisions basĂ©es sur des donnĂ©es sont 19 fois plus susceptibles d’ĂȘtre rentables. Les prises de dĂ©cision sont donc une partie importante de la performance. Or, notre cerveau peut ĂȘtre influencĂ© par des biais cognitifs. Pour prendre des dĂ©cisions plus Ă©clairĂ©es, il est utile de se familiariser avec ces biais et de mettre en place des processus dĂ©cisionnels qui les contournent.
Imaginons que lors d’une rĂ©union d’Ă©quipe, la majoritĂ© des membres expriment un avis positif sur une nouvelle stratĂ©gie proposĂ©e, bien que certains aient des doutes. Pour Ă©viter de se dĂ©marquer ou de contredire la majoritĂ©, certains membres pourraient ĂȘtre enclins Ă suivre l’opinion gĂ©nĂ©rale, mĂȘme s’ils ont des rĂ©serves.
Ici, le biais de la conformitĂ© peut impacter la prise de dĂ©cision en supprimant les opinions divergentes. Cela conduit donc Ă l’adoption de stratĂ©gies qui ne sont pas nĂ©cessairement les plus performantes, simplement parce qu’elles bĂ©nĂ©ficient d’un consensus apparent.
Pour Ă©viter cela, accordez la place au doute… Lors des rĂ©unions, vous pouvez par exemple instaurer un moment de dĂ©bat avec la technique de « l’avocat du diable » qui consiste Ă passer toutes les idĂ©es au crible et Ă identifier leurs faiblesses (pour les corriger). De la mĂȘme maniĂšre, enrichissez vos prises de dĂ©cisions avec « l’avocat de l’ange » qui consiste Ă souligner toutes les forces des idĂ©es abordĂ©es (pour les enrichir).
En conclusion…
Chaque individu est unique, il est important que vous puissiez combiner ces connaissances avec votre expérience et votre sensibilité de manager(euse).
Maintenant que le cerveau de vos collaborateur(rice)s n’a plus de secret pour vous, vous pouvez diriger votre Ă©quipe vers la performante, dans la joie et la bonne humeur.