Thomas Hugues nous reçoit sur B-Smart pour parler des soft skills, de la manière dont nous les entraînons à travers nos formations, et de leur importance pour relever les défis managériaux !
Thomas Hugues nous reçoit sur B-Smart pour parler des soft skills, de la manière dont nous les entraînons à travers nos formations, et de leur importance pour relever les défis managériaux !
Vous n’auriez pas comme une impression de « déjà vu » ? À l’heure du reconfinement, le télétravail fait son retour et « n’est pas une option » : c’est ce qu’a indiqué jeudi dernier la Ministre du Travail. Il appartient donc à l’employeur de mettre en place, sur les postes compatibles, le télétravail de façon systématique.
Aussi les alternances de télétravail et présentiel, souvent mises en place dans de nombreuses entreprises, semblent être remises en cause, pour les postes compatibles.
Dans ce nouveau contexte, comment maintenir l’engagement et la performance des équipes? Voici 4 clés concrètement applicables, pour apprendre du premier confinement, et solutionner maintenant les problématiques liées au télétravail.
Cela fait 6 mois que le dernier confinement s’est achevé. Aujourd’hui, nous avons tous gagné du recul et engrangé de l’expérience sur ce qui a marché, et ce qui a moins bien fonctionné au sujet du télétravail. Cette expérience doit être exploitée, et faire l’objet d’un retour à froid, par les opérationnels.
Concrètement, les managers peuvent solliciter, de manière structurée, de précieuses informations auprès de leurs équipes :
quelles sont les trois choses qui ont bien fonctionné + comment les continuer ?
quelles sont les trois choses qui ont moins bien fonctionné + comment les solutionner ?
Pourquoi trois choses, et non pas une, ni deux, ni dix. L’idée est de solliciter un nombre minimum d’idées, pour ouvrir la réflexion, tout en la cadrant.
Le rôle du manager est de collecter ces retours, de manière neutre et empathique, sans jugement. Cela peut se faire à travers des points individuels, ou collectifs, ou de manière anonyme – via une enquête en ligne, si le manager veut davantage libérer la parole. L’idée est que chacun puisse s’exprimer sur ce qu’il a vécu quand il était en télétravail, et qu’il se projette avec une solution.
En combinaison avec les retours terrain, il est aussi possible de partir des valeurs de l’organisation pour définir les valeurs du télétravail.
En effet, la culture de votre organisation doit guider votre réflexion sur les actions concrètes à mettre en place. Par exemple, si votre entreprise affiche la valeur “proximité”, les dirigeants et managers devront réfléchir aux mesures à prendre pour maintenir cette proximité malgré le télétravail : par exemple, investir dans de meilleurs outils numériques afin que le confort se rapproche de celui du bureau.
N’oubliez pas de partager régulièrement, votre stratégie à travers vos canaux de communication internes, ceux habituellement utilisés au sein de l’entreprise (briefing du lundi, newsletter RH, etc…).
En rappelant systématiquement le sens de vos actions et les valeurs qui les portent, vous renforcez le sentiment d’appartenance et l’engagement.
De plus, malgré les conditions exceptionnelles, vous démontrez que votre entreprise s’adapte, tout en restant fidèle à son ADN : vos valeurs ne sont pas que des mots.
Récemment inscrit dans le Code du Travail, le droit à la déconnexion existe, encore faut-il que chacun s’en empare. Le confinement (re)met à rude épreuve la pratique de ce droit. Certains collaborateurs appréhendent plus particulièrement le risque de surmenage. En effet, la frontière entre travail et repos est plus fine, quand on travaille de chez soi.
Le manager et le collaborateur doivent chacun se responsabiliser face à ce phénomène.
Ainsi, le collaborateur faisant face à une surcharge de travail doit être capable d’alerter son manager, en lui apportant des faits qui rendent tangibles le problème vécu (sans tomber dans les accusations) et surtout, en proposant au moins une solution possible pour dépasser cette problématique.
Côté manager, cela implique de créer une relation de confiance et un environnement dans lequel ce type de demande pourra émerger, naturellement. C’est l’un des enjeux du manager, au quotidien, et il est possible d’ouvrir le dialogue en créant des moments d’échange : c’est l’objet de la première clé de cet article.
Si dans votre organisation, le télétravail permanent a été vécu difficilement, il y a de forte chance qu’il le soit encore cette fois-ci… Il est alors important de traiter ce problème et d’en faire une priorité. C’est un enjeu stratégique. En effet, votre organisation devra apprendre à travailler à distance, plus souvent et plus longtemps, là où c’est possible.
C’est pourquoi, il peut être intéressant d’organiser un travail approfondi sur la question du télétravail : pas seulement au niveau de la direction, mais aussi (et surtout) au niveau managérial et opérationnel.
Pour se faire, les ateliers de co-développement sont des sessions de travail faciles à mettre en œuvre. Ce type d’échange aura pour effet d’ouvrir le dialogue et de générer des solutions pragmatiques. Vous pouvez organiser ces ateliers entre vos managers, de manière transversale, ou entre les membres d’une même équipe.
Aussi, quand il est bien cadré, le co-développement va également renforcer la cohésion d’équipe, fortement ébranlée ces derniers temps.
En résumé, pour aborder au mieux cette nouvelle phase de télétravail, que vous soyez manager ou pas :
Avant la crise du covid-19, le pourcentage de télétravailleurs était de 7% en France, alors que le taux moyen affiché par l’Europe était de 20%, et jusqu’à 35% dans les pays du Nord de l’Europe.
Depuis, « la plus grande expérience de télétravail au monde » (comme l’a récemment surnommée le magazine Time) est passée par là.
Comment ce changement a t-il été vécu, et que va-t-il en rester ?
Le confinement a rallié les entreprises au télétravail de façon brutale.
Nous sommes passés de 7% à 39% de télétravailleurs dans les entreprises de plus de 10 salariés, en l’espace de quelques jours, selon une enquête CSA pour Malakoff Humanis.
38% des personnes interrogées estiment que le télétravail a un impact positif sur leur autonomie, leur responsabilisation, la gestion de leur temps et leur concentration.
En effet, ce nouveau mode de travail a comme avantage d’aplatir la hiérarchie et de développer un nouveau mode de management basé sur la confiance et orienté vers les résultats.
D’autres aspects pratiques intéressent certains : plus de temps perdu dans les transports ou dans les embouteillages !
De plus, lorsque les salariés ont la possibilité de s’isoler chez eux, ils constatent que leur concentration est meilleure car ils ne sont pas distraits ou interrompus par leurs collègues.
Finalement, pour l’entreprise, la productivité est meilleure, l’empreinte carbone réduite et il est même possible d’envisager des économies sur l’immobilier.
Ce nouveau mode de travail présente certains dangers, notamment en ce qui concerne le sentiment d’appartenance et la cohésion des équipes, mais aussi en termes de risques psychosociaux (charge de travail, stress…).
Environ 30 % des salariés disent avoir vu leur santé psychologique se dégrader.
Certaines fonctions ne sont pas possibles en télétravail et un sentiment d’injustice peut naître chez ceux qui n’ont pas cette opportunité de gagner en qualité de vie.
Autre bémol : l’inégalité des conditions de travail. Plus de la moitié des télétravailleurs disent ne pas avoir bénéficié d’un accompagnement suffisant, 43% déclarent ne pas disposer d’un espace de travail adapté, et 48% être confrontés à des difficultés techniques.
Il n’y a plus d’unicité des conditions de travail puisque le lieu de travail devient son lieu personnel de vie. Il est donc difficile de faire un bilan de façon global car tout dépend de l’environnement personnel de chacun, et de la manière dont les salariés ont été accompagnés par leur entreprise. Chaque cas devient particulier et doit être géré différemment.
Les entreprises constatent qu’un nombre important de salariés, dits « de bureau », ne veulent pas revenir. Ceux-ci ont découvert qu’ils travaillaient aussi bien chez eux, sans avoir à prendre les transports, et en subissant moins directement leur hiérarchie !
Tout processus de changement est difficile. Or, les salariés ont mis quelques semaines à trouver leurs marques dans ce nouveau mode de travail, en y trouvant des avantages. Désormais, on leur demande de revenir « à la normal » et c’est un nouveau changement pour eux, donc un nouveau processus difficile.
Aujourd’hui, Il semblerait que les entreprises envisagent d’évoluer en termes d’organisation et de management. Une majorité de DRH envisage d’augmenter le nombre de postes en télétravail. 8 sur 10 souhaitent voir pérenniser le travail à distance, en privilégiant un modèle mêlant présentiel et travail, selon un sondage réalisé par l’ANDRH et BCG.
Ce sondage met également en lumière le besoin de remodelage des pratiques managériales (pour 93 % des interrogés).
En première ligne de ce changement de mode de travail, les managers ont un rôle clé à jouer auprès de leurs équipes.
Ils devront être encore plus attentifs aux particularités individuelles, à donner du sens et à fixer des objectifs clairs et atteignables. Ils vont pouvoir s’appuyer sur des méthodes agiles ou lean.
Ils vont devoir renforcer certaines soft skills comme l’écoute, l’empathie, la flexibilité, la communication.
Aussi, certains managers auront le sentiment de perdre le contrôle de leurs équipes éloignées. Pour combler ce manque, ils auront tendance à sur-contrôler le travail, au risque d’étouffer le salarié. L’enjeu sera de repérer ces pratiques contre-productives, pour aider les managers à acquérir de nouveaux réflexes plus performants.
L’accompagnement des managers ainsi que l’optimisation de l’organisation et des méthodes de travail vont devenir les priorités des entreprises.
Le lien social est indispensable à notre équilibre. Après tout, comme Aristote l’avait déjà compris, l’être humain est un animal social.
C‘est la raison pour laquelle il n’est pas souhaitable de rester en télétravail tout le temps et en permanence.
Et en même temps, considérer que le télétravail est une simple parenthèse serait une erreur.
L’important est d’en tirer les bonnes leçons et ainsi trouver le bon équilibre. Combien de jours par semaine laisser les salariés en télétravail ? Quelles sont les fonctions qui s’y prêtent ? Comment mieux équiper les télétravailleurs chez eux ? Comment accompagner les managers qui doivent adapter leurs modes de fonctionnement ?