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Qu’est-ce qu’un “bon” manager ? Enquête à l’appui…

Qu’est-ce qu’un “bon” manager ? Enquête à l’appui… 498 221 WiP

Qu’attendent les français d’un « bon » manager ? Nous avons décrypté le récent sondage IFOP pour Cadremploi, paru en septembre 2020. L’enquête interroge 1000 cadres représentatifs de la population française sur ce qu’ils pensent être « les éléments définissant le mieux le bon manager ». Voici ce qu’il en ressort.

Faire confiance, mais donner un cadre

En tête du classement, la capacité à déléguer et à faire confiance semble être prioritaire. Ce n’est pas un hasard, puisque ces dimensions du management ont été mises à l’épreuve ces derniers temps dans le contexte du travail à distance. La tendance coïncide avec le besoin d’autonomie dont témoignent les cadres ayant participé à l’enquête. 68% affirment qu’ils préfèrent un manager qui favorise l’autonomie de son équipe, plutôt qu’un manager qui accompagne au plus près dans son travail.

Pour autant, un cadre est attendu. Même si cela peut paraître paradoxale, il ne peut y avoir d’autonomie ni de liberté sans règles. Malgré une demande en baisse, la bonne définition des objectifs et missions reste dans le top 5 des éléments qui définissent le mieux un bon manager. Ainsi, on peut imaginer que les collaborateurs ont de moins en moins besoin de ce cadre. Ils attendent un manager qui donne le cap, la mission à long terme (le “pourquoi”) et laisse le soin aux opérationnels de définir la stratégie (le “comment”) pour tendre vers cette vision. Cette culture de la responsabilisation et de l’autonomie est en train de s’imposer, avec notamment la pérennisation du télétravail.

Rendre autonome, mais rester proche de son équipe

Une autre forme de proximité est aujourd’hui mise en avant dans ce sondage. En effet, le facteur disponibilité est un critère en baisse. Le fameux “à dispo, si besoin” ne suffit plus. Ce qui est attendu, c’est la capacité à aller proactivement cerner les besoins dans son équipe, sans doute pour mieux les anticiper et éviter qu’ils deviennent des problématiques. C’est pourquoi l’écoute active et la forte attention au développement professionnel des membres de son équipe font partie des attentes prioritaires en hausse.

Motiver individuellement, mais penser collectif

Au-delà du lien que doit créer un manager avec chaque membre de son équipe, il s’agit du lien qu’il peut créer entre eux : fédérer les membres de son équipe est un incontournable pour le “bon” manager.

Étonnamment, la capacité à innover occupe l’une des dernières places du classement. Sans nier l’utilité de cette compétence, l’enquête démontre que l’innovation est au cœur du collectif, et pas simplement entre les mains du manager seul. Le rôle du management est de privilégier cette innovation en créant un climat propice à la créativité, de par la confiance et le droit à l’erreur.

Et enfin, ne pas être un super-héros…

Le charisme est définitivement le facteur le moins mis en avant (8% seulement, taux en baisse). Ce qui semble être davantage apprécié, ce sont les valeurs humaines universelles que peut incarner le leader, comme l’équité envers chacun, la capacité à défendre son équipe (courage managérial), critères en hausse depuis le dernier sondage.

Finalement, le “bon manager” semble être celui en qui le collaborateur peut se reconnaître…

 

Source : 20ème baromètre IFOP pour Cadremploi 

L’erreur apprenante : utopie ou réalité ?

L’erreur apprenante : utopie ou réalité ? 2560 1686 WiP

Tout le monde commet des erreurs. On prend parfois de mauvaises décisions, on efface un fichier par erreur, on comprend mal une consigne. Les erreurs sont pénibles, gênantes et font perdre du temps. Elles font pourtant partie de la vie au travail : il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne font jamais d’erreur. On parle ici de l’erreur sous sa forme non-intentionnelle.

Pour autant, en France, le fait de s’interdire le droit à l’erreur est profondément ancré dans notre culture. À l’école déjà, l’erreur est assimilée à une faute, elle engendre de mauvaises notes, de mauvaises appréciations, et installe dans nos esprits une petite voix : “il ne faut pas se tromper”.

Plus tard, dans le monde de l’entreprise, ce qui compte c’est avant tout de réussir, en évitant à tout prix de faire des erreurs. Et lorsque les entreprises réfléchissent à la notion d’erreur, c’est pour les éviter.

Il a fallu attendre les années 1990 pour voir apparaître une nouvelle compréhension de l’erreur qui invite à la cultiver : l’erreur apprenante. Est-ce une utopie ou une réalité ?

Pourquoi et comment apprendre de nos erreurs ?

Une erreur représente une opportunité d’apprentissage qu’il faut saisir. Au travail, des études montrent que 70 % de ce que nous apprenons est le fruit de nos échanges sur les problèmes à résoudre. Faire des erreurs est ainsi une manière de monter en compétences. Aussi, se tromper peut permettre de régler un problème à sa source, car bien souvent, une erreur récurrente cache des causes plus profondes. Alors, comment changer notre rapport à l’erreur, concrètement ?

Ne pas craindre l’erreur 

La crainte de commettre des erreurs entraîne une recherche excessive de sécurité et empêche de se créer des opportunités. Elle entrave la créativité et l’innovation. En restant dans sa zone de confort, on risque de stagner voire de régresser. Il en va de même pour les décisions. Par peur de faire le mauvais choix, et à force de peser le pour et le contre, nous mettons trop de temps à nous décider ou ne décidons rien. Il faut pourtant prendre des décisions pour avancer.

Puisque la peur de l’erreur est souvent le reflet d’une croyance bien ancrée en nous, le simple fait de lire et de s’informer sur ce sujet ne suffira pas à la contourner. Se dire que l’erreur est positive ne suffira pas : il faut le voir pour le croire. Regardez alors dans votre vécu : souvenez-vous d’une erreur récemment commise, qui aujourd’hui vous apporte du positif, parce que vous en tirez les bonnes leçons. Par exemple, si vous avez fait une erreur de recrutement, car vous avez minimisé un aspect de la personnalité du candidat, vous serez beaucoup plus vigilant à l’avenir. Vous ne referez plus cette erreur, ce qui vous permettra désormais de mieux vous entourer. L’erreur a parfois un coût, mais elle a aussi, et surtout, un gain. Plus vous l’expérimenterez de cette manière, moins vous en aurez peur.

Reconnaître ses erreurs

Montrez-vous proactif par rapport à vos erreurs en les reconnaissant sincèrement. Vous désamorcez ainsi les reproches et vous donnez plus de chances au problème d’être résolu plutôt qu’aggravé. Il s’agit d’admettre sa responsabilité, pour se donner la chance, non seulement à soi-même, mais aussi aux autres, de ne pas reproduire l’erreur dans une situation similaire.

En identifiant et en admettant ses erreurs à temps, il est encore possible de limiter les dégâts. De plus, en partageant son erreur, on donne l’occasion aux autres de rechercher, avec nous, une solution satisfaisante. En effet, la créativité et l’intelligence collective sont des atouts d’autant plus utiles lorsqu’une erreur survient. Pour ça, il faut que l’erreur soit bien accueillie, et non pas sanctionnée.

Faire de la culture de l’erreur une réalité : la responsabilité du manager

Aujourd’hui, les organisations ont compris qu’elles devaient donner le droit à l’erreur. Certaines en ont fait leur culture, à travers leurs valeurs, mais combien la mettent en pratique, concrètement ? Pour que la culture de l’erreur se vive et se voit sur le terrain, elle doit être pratiquée par chacun et chacune. C’est pour cela qu’elle doit être encouragée et sécurisée par les managers. Comment faire, concrètement ?

Donner l’exemple

Le manager peut montrer l’exemple, en reconnaissant spontanément ses propres erreurs, et en signalant très clairement le potentiel de progression qui peut en découler. Il s’agit de pratiquer soi-même ce qu’on attend des autres. Résultat : chacun se sentira confiant face au traitement de ses potentielles erreurs. Le fait d’incarner cette culture va inspirer les collaborateurs à faire de même. C’est comme ça qu’un changement individuel se transforme en culture collective.

Créer le climat propice à l’erreur

La responsabilité du manager est bien de favoriser l’honnêteté, en créant un climat d’accueil. C’est dans sa communication interpersonnelle qu’il peut activer ce levier. Face à un collaborateur qui partage une erreur, le manager doit savoir apprécier l’honnêteté de son interlocuteur en la reconnaissant : “c’est bien que tu me parles de cette erreur, on va pouvoir réagir”. Ensuite, c’est en recherchant avec son interlocuteur des solutions, plutôt que des sanctions, qu’un manager démontre qu’on peut compter sur lui pour avoir un regard constructif sur l’erreur.

De manière plus proactive, le manager peut créer un moment dédié dans sa réunion d’équipe hebdomadaire, pour faire un tour de table des erreurs apprenantes : “Quel est votre “epic fail” (votre “loupé”) de la semaine, comment vous en êtes-vous sorti, et qu’avez-vous appris, ou comment l’équipe peut-elle vous aider ?”

Modéliser la gestion de l’erreur

Chaque “epic fail” est une opportunité d’amélioration continue. C’est le rôle du manager, de prendre le temps et le recul nécessaire pour analyser le contexte de l’erreur. Pour cela, il doit réussir à « dé-personnifier” l’erreur. À partir de là, il est intéressant de s’assurer que les leçons tirées aient bien une répercussion sur le fonctionnement de l’entreprise au quotidien. En faire profiter l’ensemble des équipes permettra de modéliser de nouvelles façons de faire, plus performantes.

Enfin, aux États-Unis, il semblerait que la culture de l’erreur apprenante puisse être une réalité. Pour avoir côtoyé des entrepreneurs là-bas, j’ai pu constater que ceux-ci avaient une vision différente de la performance, mais avec un point commun : ils avaient tous échoué plus d’une fois avant de réussir dans leur entreprise, et c’est ce qu’ils revendiquaient fièrement. On ne peut pas réussir sans avoir échoué d’abord. Bien plus qu’une utopie, c’est une réalité possible, ici aussi.

Re-confinement, et re-télétravail : comment s’en sortir ?

Re-confinement, et re-télétravail : comment s’en sortir ? 2560 1706 WiP

Vous n’auriez pas comme une impression de « déjà vu » ? À l’heure du reconfinement, le télétravail fait son retour et « n’est pas une option » : c’est ce qu’a indiqué jeudi dernier la Ministre du Travail. Il appartient donc à l’employeur de mettre en place, sur les postes compatibles, le télétravail de façon systématique.

Aussi les alternances de télétravail et présentiel, souvent mises en place dans de nombreuses entreprises, semblent être remises en cause, pour les postes compatibles.

Dans ce nouveau contexte, comment maintenir l’engagement et la performance des équipes? Voici 4 clés concrètement applicables, pour apprendre du premier confinement, et solutionner maintenant les problématiques liées au télétravail.

1. Tirer les leçons du 1er confinement : solliciter et écouter les retours à “froid”

Cela fait 6 mois que le dernier confinement s’est achevé. Aujourd’hui, nous avons tous gagné du recul et engrangé de l’expérience sur ce qui a marché, et ce qui a moins bien fonctionné au sujet du télétravail. Cette expérience doit être exploitée, et faire l’objet d’un retour à froid, par les opérationnels.

Concrètement, les managers peuvent solliciter, de manière structurée, de précieuses informations auprès de leurs équipes :

quelles sont les trois choses qui ont bien fonctionné + comment les continuer ?
quelles sont les trois choses qui ont moins bien fonctionné + comment les solutionner ?
Pourquoi trois choses, et non pas une, ni deux, ni dix. L’idée est de solliciter un nombre minimum d’idées, pour ouvrir la réflexion, tout en la cadrant.

Le rôle du manager est de collecter ces retours, de manière neutre et empathique, sans jugement. Cela peut se faire à travers des points individuels, ou collectifs, ou de manière anonyme – via une enquête en ligne, si le manager veut davantage libérer la parole. L’idée est que chacun puisse s’exprimer sur ce qu’il a vécu quand il était en télétravail, et qu’il se projette avec une solution.

2. Faire coïncider le télétravail avec ses valeurs d’entreprise

En combinaison avec les retours terrain, il est aussi possible de partir des valeurs de l’organisation pour définir les valeurs du télétravail.

En effet, la culture de votre organisation doit guider votre réflexion sur les actions concrètes à mettre en place. Par exemple, si votre entreprise affiche la valeur “proximité”, les dirigeants et managers devront réfléchir aux mesures à prendre pour maintenir cette proximité malgré le télétravail : par exemple, investir dans de meilleurs outils numériques afin que le confort se rapproche de celui du bureau.

N’oubliez pas de partager régulièrement, votre stratégie à travers vos canaux de communication internes, ceux habituellement utilisés au sein de l’entreprise (briefing du lundi, newsletter RH, etc…).

En rappelant systématiquement le sens de vos actions et les valeurs qui les portent, vous renforcez le sentiment d’appartenance et l’engagement.

De plus, malgré les conditions exceptionnelles, vous démontrez que votre entreprise s’adapte, tout en restant fidèle à son ADN : vos valeurs ne sont pas que des mots.

3. (Se) donner le droit à la déconnexion

Récemment inscrit dans le Code du Travail, le droit à la déconnexion existe, encore faut-il que chacun s’en empare. Le confinement (re)met à rude épreuve la pratique de ce droit. Certains collaborateurs appréhendent plus particulièrement le risque de surmenage. En effet, la frontière entre travail et repos est plus fine, quand on travaille de chez soi.

Le manager et le collaborateur doivent chacun se responsabiliser face à ce phénomène.

Ainsi, le collaborateur faisant face à une surcharge de travail doit être capable d’alerter son manager, en lui apportant des faits qui rendent tangibles le problème vécu (sans tomber dans les accusations) et surtout, en proposant au moins une solution possible pour dépasser cette problématique.

Côté manager, cela implique de créer une relation de confiance et un environnement dans lequel ce type de demande pourra émerger, naturellement. C’est l’un des enjeux du manager, au quotidien, et il est possible d’ouvrir le dialogue en créant des moments d’échange : c’est l’objet de la première clé de cet article.

4. Faire face aux problèmes : co-développer des solutions créatives

Si dans votre organisation, le télétravail permanent a été vécu difficilement, il y a de forte chance qu’il le soit encore cette fois-ci… Il est alors important de traiter ce problème et d’en faire une priorité. C’est un enjeu stratégique. En effet, votre organisation devra apprendre à travailler à distance, plus souvent et plus longtemps, là où c’est possible.

C’est pourquoi, il peut être intéressant d’organiser un travail approfondi sur la question du télétravail : pas seulement au niveau de la direction, mais aussi (et surtout) au niveau managérial et opérationnel.

Pour se faire, les ateliers de co-développement sont des sessions de travail faciles à mettre en œuvre. Ce type d’échange aura pour effet d’ouvrir le dialogue et de générer des solutions pragmatiques. Vous pouvez organiser ces ateliers entre vos managers, de manière transversale, ou entre les membres d’une même équipe.

Aussi, quand il est bien cadré, le co-développement va également renforcer la cohésion d’équipe, fortement ébranlée ces derniers temps.

 

En résumé, pour aborder au mieux cette nouvelle phase de télétravail, que vous soyez manager ou pas :

  1. Faites le point sur votre première expérience de télétravail,
  2. Saisissez l’opportunité de réaffirmer vos valeurs d’entreprise,
  3. Affirmez votre droit à la déconnexion et écoutez celui des autres,
  4. Faites appel à l’intelligence collective pour identifier et solutionner les problématiques qui persistent.